Discurso de  Charles Obergfell, Presidente Honorario de la FNI-INF, Federación Naturista Internacional. Rencontre des familles au Templo del Sol, Mayo 2013
Charles Obergfell
Chers amis,
Je tiens tout d’abord à remercier Ismael et le bureau de la FEN de nous avoir honorés, Marlène et moi, de l’invitation à cette rencontre en ce lieu grandiose que nous avons déjà pu  apprécier il y a 10 ans à l’époque de mon mandat à la Fédération Naturiste Internationale. Je regrette que nous n’ayions pas pu prendre part à l’intégralité des activités pour des raisons familiales, mais vous le savez, il n’est pas possible d’être présent à deux endroits en même temps.
Je me réjouis aussi de revoir Sieglinde et les amis de l’INF-FNI, ainsi que les présidents et autres acteurs de différentes fédérations qui, par leur présence, soulignent l’universalité de notre mouvement. Si dans beaucoup d’autres domaines la mondialisation peut susciter des doutes ou des divergences, c’est bien dans le naturisme que cette idée m’a toujours paru parfaitement adaptée.
Et s’il existe un pays où les naturistes ont toujours été ouverts tous azimuts, c’est bien l’Espagne. J’ai eu l’avantage d’y vivre plusieurs grands événements internationaux, chaque fois organisés avec beaucoup de talent et un souci d’hospitalité exemplaire. L’accueil de la Fédération Naturiste Espagnole repose d’abord sur l’amitié et l’idéal, dans le droit fil du courant de pensées des fondateurs  de la Fédération Internationale qui achèvera sous peu ses 60 premières années d’existence.
La Fédération Naturiste Internationale organise tous les ans certains événements qui favorisent les contacts entre naturistes de toutes provenances, mais elle encourage aussi les naturistes de pays les plus divers de prendre des initiatives pour se rencontrer, que ce soit par la pratique des vacances dans nos centres, la fréquentation des plages naturistes, la correspondance entre les membres ou l’organisation d’événements comme celui-ci. Les Espagnols l’ont bien compris, d’autres fédérations d’ailleurs aussi et plus ce genre de manifestation se produira, mieux notre mouvement se portera.
D’ailleurs comment se porte-t-il, le naturisme en 2013? Il a environ un siècle d’âge et comme tout ce qui est vivant, il a passé par des phases de développement, de bonne santé, d’euphorie, parfois aussi de stagnation, de recul et aussi de discordes internes. Nous le mesurons dans notre mouvement organisé parce que nous le connaissons de l’intérieur. Nous le cernons moins chez les naturistes non affiliés mais sympathisants. Et là se pose la question: l’idée du naturisme est-elle encore dans l’air du temps?
Un vent de liberté a flotté sur le monde à la fin des années 60 et s’est prolongé jusqu’à la fin du 20ème siècle. Souvenez-vous de Woodstock, du courant hippie, du refus de la consommation à outrance, de flowerpower, de peace and love. La tolérance s’imposait en règle et il devenait plaisant pour tout le monde de profiter de la libération de la pensée et de la parole. Des pays longtemps fermés, sans nécessairement adopter nos idées, se sont au moins ouverts aux visiteurs jusqu’à accepter  une certaine libéralité. Je me souviens d’années où des agences de voyage naturistes nous proposaient des séjours aux Maldives… Aujourd’hui, une telle proposition est impensable! Non seulement beaucoup de pays qui étaient sur la voie d’une plus grande ouverture ont fait volte-face par l’instauration de régimes doctrinaires, certains sont même devenus inaccessibles. Ces courants contraires nous sont revenus sous des formes certes atténuées, mais cependant perceptibles. Vient s’ajouter à cela Internet qui nous aide beaucoup comme moyen de communication, mais se révèle souvent aussi comme falsificateur de notre philosophie. Que de confusions depuis que cet outil s’est répandu dans toutes les couches des populations. Vous cliquez sur naturisme et vous tombez certes sur de la nudité, mais pas sur celle pour laquelle nous militons. C’est ainsi que disparaît dans l’esprit de beaucoup de gens la frontière entre naturisme et libertinage.
Ainsi, nous assistons d’un côté à un retour en arrière et de l’autre à une déformation notoire de notre manière de vivre.
Tout cela ne nous arrange pas et il faut beaucoup de communication saine et très claire. Il est important que les médias nous comprennent et rendent compte au public de la vérité de nos valeurs. Le grand public sait-il que nous avons été les premiers à nous inquiéter sur les dangers qui menacent l’environnement? Sait-il que l’humanisme et la fraternité ont été le terreau dans lequel le naturisme a pris ses racines? Sait-il que le respect mutuel dont notre mouvement a fait l’un de ses principes de base lui a permis d’acquérir son caractère familial et éducatif? Sait-il que l’amitié spontanée entre ses membres a favorisé de nombreux contacts à travers le monde et qu’avant l’universalisation de l’anglais, c’est parmi les naturistes que la proportion d’espérantistes était une des plus fortes?
La liste n’est nullement exhaustive et ce ne sont là que quelques exemples qui montrent que nous sommes loin des clichés inappropriés véhiculés par la presse écrite et télévisée qui ne voit pas à priori pourquoi elle se documenterait sérieusement sur le naturisme. Les efforts que font les fédérations pour aller au-devant de ces informateurs et dont j’ai souvent été témoin doivent être très fortement soutenus; ils doivent être renforcés car il ne faut pas oublier que ce qui nous semble naturel ne l’est de loin pas dans toutes les têtes.
Dans les rencontres comme celle-ci, nous prenons beaucoup de plaisir à être ensemble et d’échanger nos élans amicaux, c’est super mais il faut que nous y puisions de nouvelles ressources pour qu’après nous étendions autour de nous cette joie de vivre et de convaincre d’autres personnes à adopter notre philosophie. Nous avons tous su amener des proches ou des amis au naturisme. La méthode confidentielle a fait ses preuves, mais peut-être pouvons-nous agir plus fort. Nous avons constaté plus d’une fois que les manifestations publiques de masse ont abouti à la légitimation de mouvements restés longtemps dans la quasi clandestinité. Un rassemblement naturiste de masse arriverait-il à un résultat semblable? Pouvons-nous tenter un Woodstock naturiste? Vous me direz qu’à Woodstock il y avait beaucoup de jeunes. Mais n’est ce pas justement de jeunes dont notre mouvement a besoin pour qu’il retrouve son dynamisme?
Après avoir exposé ces réflexions dont certaines peuvent s’apparenter à des chimères – en France on parlerait de châteaux en Espagne – je vais effectuer mon deuxième atterrissage de la journée et enfin passer avec vous les heures agréables pour lesquelles je me suis réjoui depuis trois mois!
 
Je vous remercie pour votre attention.
Charles Obergfell
Rencontre des familles au Templo del Sol. Charles Obergfell
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